Les espèces françaises sont au nombre de trois : Clonopsis gallica, Bacillus rossius et Leptynia hispanica. La première étant la plus répandue, sa carte de répartition s'étendant bien au dessus de la Loire. Les deux autres ne sont quant à elles présentes que sur le pourtour méditérannéen, avec une exception pour Leptynia hispanica, en Ariège.
Je traiterai ici plus de Clonopsis gallica, les deux autres n'étant pas présentes dans ma région. Pour aller plus loin dans la connaissance des phasmes français, je ne saurai que vous encourager à visiter le site d'ASPER, spécialisé dans le domaine.
J'essaierai d'expliquer ici comment et où trouver des Clonopsis gallica.
Répartition de l'espèce :
La limite de répartition nord semble être la Normandie, mais les populations de Clonopsis gallica y sont de plus en plus ponctuelles. L'espèce est présente tout le long de la façade atlantique, et en allant vers l'est, elle est présente en région centre, mais pas plus loin. On ne la trouve pas à priori dans le massif central. Cependant, l'espèce est très présente dans le sud-est de la France, autour de la Méditérannée.
Où la chercher ?
Les milieux de vie de Clonopsis gallica sont
d'abord dépendants de la présence de ses plantes
nourricières : prunellier, ronces, rosier sauvage,
aubépine. Ensuite, ces phasmes privilégierons un milieu
exposé au sud.
Il faudra donc les chercher de préférence dans des
haies bocagères de prunelliers et ronces, exposées au
sud. La présence de champs cultivés et traités
à proximité peut être très néfaste
pour les phasmes et peut expliquer leur absence si le milieu semble
pourtant correct. Privilégiez les vieilles haies ou vieux
massifs de ronces (landes...), plutot que les haies plantées
quelques années auparavant : même si les plantes
nourricières des phasmes peuvent pousser très vite, la
colonisation par les phasmes eux-mêmes peut prendre du
temps.
Il semblerait que Clonopsis gallica évite la proximité des cours d'eau.
Pour qui voudrait les chercher en Bretagne et Normandie, c'est sur la côte qu'il faudra s'orienter. En effet, l'espèce est présente dans ces régions de manière très ponctuelle, et semble inféodée aux haies de prunelliers sur la côte (pour la Bretagne : voir le sentier des douaniers).
Quand la chercher ?
Clonopsis gallica est un phasme qui vit pendant la belle saison. Les
petits naissent au mois d'avril avec les premières chaleurs et
l'humidité, et deviennent adultes en 4 mues au début de
l'été. Au cours de l'été, les femelles
vont pondre pour mourrir vers le mois de septembre (ou plus selon les
localités et la météo). Notez que les
mâles n'éxistent pas.
Il faudra donc privilégier le mois de juillet pour trouver des
phasmes adultes (plus faciles à trouver que des jeunes de par
leur taille).
Comment la chercher ?
La meilleure technique pour "traquer" notre cher petit Clonopsis gallica est de visu après la tombée de la nuit. En effet, cette espèce étant nocturne, la chance d'en trouver de jour est très faible. Les individus sortent dés la tombée de la nuit et grimpent sur leurs plantes nourricières. Il est alors "facile" de les repérer à l'aide d'une lampe assez puissante, le mieux étant la lampe frontale pour avoir les mains libres. De jour ils se cachent dans le coeur de la haie ou du massif, et presque au niveau du sol.
Le premier étant le plus dur à
trouver, il est important de savoir ce que l'on cherche !
Clonopsis gallica voit sa coloration varier au fil des saisons. Le jeune
est vert très clair. L'adulte est vert plus foncé et
devient brun à gris en milieu d'été. En effet,
il suit la variation des couleurs de son environnement !
L'adulte mesure 6-7 cmn sans les pattes.
Une autre méthode consiste à pulvériser de l'eau à l'aide d'un vaporisateur. Les individus de cette espèce ne supportent pas l'eau et se laisseront tomber au sol ou fuiront.
Vous voilà paré à
rechercher nos phasmes dans la nature. N'hésitez pas à
transmettre vos observations à ASPER afin de mettre
à jour la cartographie.
Concernant la Bretagne et plus généralement le grand
ouest, je suis preneur de toute information concernant la
présence de Clonopsis
gallica (lieu précis et
date).